Contrairement aux autres efforts électriques de la marque à l’étoile – à savoir les EQA, EQC et EQV, entre autres – cette nouvelle EQS ne repose pas sur des bases existantes. Les ingénieurs de Stuttgart sont partis d’une feuille blanche afin de créer le porte-drapeau de leur gamme électrique, tout en devançant une certaine marque américaine en termes de confort, de luxe et…d’autonomie !
La forme suit la fonction
Comme le dit le principe d’architecture moderniste Bauhaus, la forme suit la fonction. Mercedes semble en avoir été inspiré pour sa nouvelle EQS. Non pas qu’elle se transforme en un carré simpliste, bien au contraire. Ici la fonction principale était l’efficience aérodynamique. La forme rondouillarde, lisse et sans fioriture a donc suivi. On peut dire ce que l’on veut sur les goûts et les couleurs, mais force est de constater que cette méthodologie a fonctionné. L’EQS est l’auto de production la plus aérodynamique au monde (0,2 Cx).
Partout où l’on regarde, la nouvelle électrique allemande semble avoir été dessinée d’un seul trait. La « calandre » se fond dans les feux qui eux-mêmes relient le capot puis le pare-brise et ainsi de suite. On notera d’ailleurs que ce capot de n’ouvre pas. Donc, pas de coffre à l’avant…ni d’accès à la mécanique. Heureusement, une petite trappe côté passager est là pour remplir le réservoir de lave-glace.
Grands espaces
À 5,2 m de long, la nouvelle EQS n’est que 37 mm plus longue que la Classe S conventionnelle, cependant son empattement est quasi identique à celui de la Classe S à châssis long. Cela bénéficie à tous les passagers, qui jouissent ainsi de la très bonne habitabilité. Même le coffre (610 litres) est plus grand que sur la limousine à l’étoile (550 litres) et cela, rappelons-le, sans qu’il y ait de coffre à l’avant.
Revenons dans l’habitacle. À l’avant, le côté impressionnant de la nouvelle EQS dépendra fortement…de la profondeur de votre portefeuille. Eh oui, l’énorme Hyperscreen qui combine deux dalles de 12,3 pouces et un écran de 17,7 pouces au centre n’est disponible que sur le haut de gamme. On reviendra sur les prix. Qu’à cela ne tienne, bien qu’il s’agisse d’une totale exagération et, surtout, d’une façon pour Mercedes de gonfler ses muscles, cet ensemble est un bel ajout pour l’ergonomie. Là où l’écran vertical des dernières Classe S et C semble appliquer l’adage « une page, une fonction », le Hyperscreen combine plusieurs affichages et plusieurs fonctions.
Vers l’infini…
Rentrons enfin dans le vif du sujet et quand on parle d’une voiture électrique, il s’agit bien évidemment de la batterie et de l’autonomie qui en découle. Tenez-vous bien, car l’accu de 107,8 kWh (net) logé dans le plancher de la nouvelle EQS lui confère une autonomie de…780 km ! Pour atteindre ce chiffre impressionnant, il faudra cependant opter pour le modèle d’entrée de gamme 450+, équipé d’un seul moteur électrique sur le train arrière de 245 kW (333 ch) et 568 Nm de couple.
Le second modèle au catalogue est la 580 4MATIC et, comme son nom de code l’indique, il s’agit d’une version à transmission intégrale. Deux moteurs électriques (un sur chaque essieu) produisent ensemble 523 ch et 855 Nm de couple. C’est assez pour faire passer cette grosse bête de plus de 2,5 tonnes jusqu’à 100 km/h en 4,3 secondes. Évidemment, l’autonomie s’en trouve tronquée à 676 km selon le cycle WLTP. Ce qui reste, en tout et pour tout, au-dessus de la majorité des concurrentes.
Pour ce qui est de la charge, l’EQS pourra gagner remplir toutes ses cellules en 10 h grâce au chargeur embarqué de 11 kW. En option, il est possible de doubler la taille de ce dernier, et donc de réduire le temps de charge de moitié. Côté charge rapide, l’EQS acceptera jusqu’à 200 kW. Bien que cela soit moins que n’importe quelle Tesla (ou même Porsche/Audi électrique), Mercedes assure que son accu est capable de maintenir cette puissance pendant plus longtemps, réduisant la charge de 10 à 80% à 31 minutes.
Paroxysme du confort
Rolls-Royce a toujours dit que ce qui faisait le plus de bruit dans ses autos, c’était l’horloge sur le tableau de bord. Dans la EQS, l’horloge est numérique et le silence est roi. Ce confort acoustique est complété par une suspension à air qui donne à cette berline le moelleux nécessaire pour offrir l’expérience de conduite la plus relaxante. Il est impossible d’être stressé au volant de cette EQS, pas même lors des manœuvres grâce au train arrière directionnel de série qui lui confère un rayon de braquage plus court que celui d’une Classe A.
Il ne faudra cependant pas prendre cette EQS pour une voiture sportive. Bien que sa puissance électrique – surtout les 855 Nm de couple de notre modèle d’essai – fasse d’elle une auto rapide, elle prône le confort tant pour le conducteur que pour les passagers arrière. Notre essai s’est limité à une centaine de kilomètres dans les alentours de Knokke, mais nous ne sommes pas sortis de la EQS 580 4MATIC déçu par l’autonomie. La consommation moyenne s’est fixée à 21,7 kWh et l’ordinateur de bord affichait plus de 560 km restant dans la batterie.
Prix
En tant que porte-drapeau de la gamme électrique, la Mercedes EQS n’est pas la plus abordable. L’entrée de gamme 450+ est facturée à partir de 117 854 € (France : 127 250 €), tandis que la 580 4MATIC vient chercher une autre clientèle à 155 606 € (France : 152 800 €).
Verdict
Pour répondre à notre question de base : oui, la nouvelle EQS est bien évidemment la Classe S des électriques. Elle offre non seulement un confort et un luxe du plus haut niveau, mais elle agrémente cela d’une pincée de technologie et présente une impressionnante autonomie. Sur papier, comme dans le monde réel.