« La SL est morte. Vive la SL ! » Voilà ce que nous chantions il y a maintenant quelques années à l’annonce de ce qu’on croyait être la fin d’une époque. Une époque qui est née dans les années 50 de la course automobile et qui, au fil des générations, a doucement mais surement oublié ce que signifiaient les deux lettres apposées côte à côte à l’arrière de la sportive à l’étoile…
Changement de boss
Eh oui, on l’oublierait presque, mais « SL » est l’acronyme de « Sport-Leicht ». En d’autres mots, « sport léger ». Il faut le dire, ces derniers temps, c’était tout sauf vrai. Le roadster de Mercedes s’était transformé en une GT confortable faite pour les longues distances et non les petits lacets de montage. Pourtant, cela devrait changer avec l’arrivée de cette nouvelle génération. Car le développement ne s’est pas produit à Stuttgart mais à Affalterbach, dans la maison AMG. La sportivité devrait donc être au rendez-vous !
Aussi, la SL passe à un tout nouveau châssis en composite d’aluminium qui change ses dimensions. Elle gagne près de 100 mm en longueur et aussi 40 mm en largeur. Plus important encore, son empattement passe à 2,7 m ce qui lui permet de passer d’un roadster 2-places à un cabriolet 2+2.
Agressive
Quoiqu’elle ait grandi dans presque tous les sens par rapport à sa devancière, la Mercedes SL paraît bien plus trapue. Encore un tour de passe-passe des équipes de design allemandes pour mettre en évidence le changement. On trouve toujours cependant les codes du roadster à l’étoile, à savoir un long capot, de porte-à-faux réduits et une cabine rejetée vers l’arrière.
Histoire d’être en lien avec ses frères et sœurs, la SL présente un style musclé mais propre. À l’avant, on trouve la calandre aux barres verticales – typique d’AMG – et de fins feux à la signature visuelle ciselée. Les flancs portent les poignées de porte encastrées de la Classe S, tandis que la partie arrière fait tout en rondeurs, affichant fièrement son large popotin.
On se connaît, non ?
Vue de l’extérieur, la Mercedes-AMG SL est une voiture spéciale, c’est indéniable. Il suffit juste de voir tous les passants qui tournent la tête. Dans le cockpit, pourtant, on peine à sentir le côté exclusif de cette machine. Certes, le design est intéressant. Une planche de bord haute et surplombée de quatre bouches d’aération prend place sous le pare-brise incliné. En plein centre, découle une console centrale qui est dominée par la tablette tactile de 11,9 pouces. Comme dans une Classe S, certes, mais aussi comme…dans une Classe C !
Et c’est là que le bât blesse. Malgré l’apanage, l’économie d’échelle semble avoir pris le dessus car tout est partagé avec les autres modèles à l’étoile, de l’écran au volant, en passant par l’accoudoir central et même les ensembles de commandes sur les portières. En sus, il faut noter que le plastique noir brillant qui grince à la simple pression n’a pas sa place dans un bijoux à ce prix là…
L’onctuosité incarnée
On pinaille, certes. Mais tous ces petits points ont de l’importance, surtout pour une marque qui prétend ne vouloir que « le meilleur ou rien ». Bref, tout est (presque) pardonné à la pression du bouton de démarrage. Eh oui, sous le capot de la SL sommeille toujours un gros V8 de 4,0 litres. Alimenté de deux turbos, il souffle 585 ch et un impressionnant 800 Nm de couple vers les quatre roues. En voilà une autre nouveauté : la SL vient d’office avec la transmission intégrale et le train arrière directionnel.
Enfin, seulement s’il s’agit du modèle haut de gamme portant le nombre 63 ou de son petit frère moins puissant (SL 55 4MATIC+ / indisponible en France). Pour l’entrée de gamme, c’est la propulsion uniquement. D’ailleurs, ceux qui n’arrivent pas à se remettre de cette nouvelle : tenez-vous bien. La SL 43 utilise un 4-cylindres 2,0 litre turbo. Sorti tout droit de la C 43, cet ensemble parvient tout de même à fournir 381 ch et 14 ch supplémentaire via démarreur/générateur à courroie et un turbo électrique à 48 volts.
Du roadtrip au circuit
Force est de constater que la SL a changé de cap. Le roadster confortable, au V8 ronronnant avec lequel les clients – souvent aux cheveux gris – faisaient des milliers de kilomètres n’est plus. En sa place, on trouve un cabriolet un tempérament résolument sportif, surtout dans sa variante 63. C’est ce modèle-là que nous avons pris en main et qui nous a charmés.
Tout d’abord, ne soyez pas bernés par les deux places supplémentaires. Elles ne servent qu’à placer des sacs ou des broutilles et elles ne veulent pas dire que la SL est une 4-places confortable. Même en mode « Comfort », la bête a envie de sortir de ses gonds. Un coup d’orteil, et les 800 Nm du gros moulin à l’avant font le travail.
Une fois placé dans le bon mode (Sport ou Race), l’animal allemand montre les dents. La boîte automatique passe les rapports avec précision, le train arrière directionnel nous donne l’impression d’être au volant d’une citadine bombinette tandis que la bande sonore nous rappelle que c’est tout l’inverse. La SL surprend également par son agilité. Malgré ses près de 2,0 tonnes, elle se dandine avec aisance et sans jamais être à bout de souffle. Merci la technologie et la stabilisation antiroulis active.
Prix
À performances impressionnantes, facture saisissante. Après tout, rappelons que la SL prend désormais place au sommet de la gamme sportive de Mercedes. Elle est donc facturée à partir de 125 719 € (France : 145 700 €) pour l’entrée de gamme SL 43 mais ce total grimpe vite à 196 625 € (France : 197 750 €) pour la plus puissante SL 63.
Conclusion
De par son développement fait par AMG, la nouvelle Mercedes SL change de cap et renoue avec la sportivité, à travers la puissance pure mais aussi via la technologie. On peut donc reprendre la phrase du début, mais avec quelques adaptations : « la SL confortable et pataude est morte, vive la nouvelle SL, sportive, agressive et compétente ! »