Avant, les presse-agrumes ressemblaient à des presse-agrumes, puis Starck en dessina un qui ressemblait à une fusée. Les tire-bouchons ressemblaient à des tire-bouchon, puis Mendini en créa un à l'allure de petit bonhomme avec un chapeau. Quant aux pick-up, ils ont toujours ressemblé à des pick-up, avec un look exprimant toujours la même chose : robustesse, fiabilité, voire force brute et agressivité dans le cas des plus gros modèles américains de Ram (ex-Dodge), Chevrolet ou Ford.
Anti-Ranger
Ford, justement. De l'aveu de Mitsubishi, la genèse du nouveau L200 a été très influencée par l'insolent succès que rencontre le Ford Ranger depuis son renouvellement en 2012. Ecrasant n°1 en Europe, les chiffres de vente du Ranger sont à peu près doubles de ceux du numéro 2. Mitsu explique notamment ce succès par le look du Ford, qui, au-delà des clients professionnels, séduit plus encore les familles cherchant une alternative fiscalement avantageuse au SUV. Et voilà pourquoi L200 rompt si radicalement avec son sage (voire anonyme) prédécesseur. Beau, pas beau, chacun jugera. Nous, nous aimons, et nous saluons surtout la démarche de faire entrer ce qui est finalement un outil dans l'ère de la véritable recherche esthétique, au-delà de l'expression de la robustesse ou de la force.
Différent mais identique
Transformé extérieurement, le L200 est resté pratiquement le même, à quelques retouches anecdotiques près, intérieurement. Mais il se remet donc à niveau en matière de multimédia et des aides à la conduite, devenant même le seul pick-up de sa catégorie à disposer d'une surveillance d'angle mort et de trafic transversal arrière.
Pour réponde aux normes Euro6d, le 2.5 turbodiesel 180 ch est remplacé par 2.2 de 150 ch, associé à une boîte manuelle 6 ou à une boîte auto 6 (5 précédemment). La transmission 4x4 Smart Select est en série. Une transmission unique dans la catégorie, premièrement parce qu'elle est la seule à proposer un mode 4x4 sans verrouillage de différentiel central, ce qui permet d'utiliser les 4 roues motrices sur route, en conditions hivernales par exemple. Le sélecteur de mode permet bien sûr de verrouiller ce différentiel, puis d'engager en plus les rapports courts. Le L200 dispose aussi d'un verrouillage de différentiel arrière, et de 4 modes tout-terrain : Gravel, Mud/Snow, Sand et Rock. Et ça aussi, c'est unique dans cette classe de prix.
Plutôt Mendini que Starck
Alors que le presse-agrume Starck a la réputation de ne pas très bien assurer sa fonction première, le tire-bouchon Mendini tire très bien les bouchons. En ça, le L200 est plutôt Mendini, car malgré son look recherché, il reste un vrai pick-up. Si le confort est un peu sautillant quand la benne est vide, il devient très acceptable dès 100 kg de charge. L'insonorisation n'est bien sûr pas celle d'un SUV, mais le diesel se fait discret à vitesse stabilisée. Et pour en finir avec le confort, mention spéciale aux nouveaux sièges, très bien dessinés, dans lesquels on peut s'imaginer parcourir de longues routes.
Nous le disions plus haut, le L200 s'est adapté aux normes Euro6 et ça, on le ressent. En clair, moteur et boîtes sont configurés dans ce but, ce qui veut dire que les 150 ch sont délivrés plutôt… tranquillement. En même temps, on n'attend pas d'un véhicule qui charge 1 tonne et en tire 3,1 qu'il tue les chronos. Et puis le résultat est là : le L200 se contente d'un peu plus de 8 l/100 sur autoroute, et dépasse de peu les 11 l/100 km en conduite tout-terrain (très) difficile, où la transmission tire bel et bien son épingle du jeu.
En attendant une version plus basique dans les prochains mois (Club Cab et système 4x4 simplifié), ce pick-up plus stylé et pas moins pratique que les autres démarre à 32.990€.
Mitsubishi | L200 |
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Moteur | 4 cyl. turbo diesel, 2.268cc |
Puissance | 150 ch à 3.500 t/min |
Couple | 400 Nm de 1.750 à 2.250 t/min |
0-100 km/h | N.C. |
Pointe | 174 km/h |
Conso | 8,8 l/100 km |
Moyenne de l'essai | 10,1 l/100 km |
CO2 | 231 g/km |
Prix | 32.990€ |