Pour un total de 344 ch, ce qui devrait commencer à titiller la Porsche Cayman S. Le badge Nissan apposé sur son nez est le seul vrai "défaut" de la 370Z Nismo, mais aussi le plus gênant. Car lorsqu'on a le choix entre une Porsche et une Nissan, ne va-t-on pas spontanément vers le porte-clefs portant les armoiries de Stuttgart? Oui, mais que faire si la facture de 66.000€ proposée par Porsche rencontre la désapprobation du comptable ou de Madame? Ou si simplement on se dit "et si je gardais 16.000€ dans ma poche"?
En la positionnant juste sous la barre des 50.000€, Nissan donne à la 370Z Nismo des arguments. Car pour moins d'argent, elle offre plus de voiture. La Cayman S tire 325 ch de son 6 cylindres 3.4, alors que Nissan en tire 344 de son V6 3.7 grâce à quelques adaptations de l'échappement et de la gestion moteur. La 370Z Nismo tue le 0-100 en 5,2 secondes et plafonne à 250 km/h. Elle est donc aussi rapide qu'elle en a l'air, mais elle regarde tout de même la Porsche de derrière, elle qui n'a besoin que de 5 secondes et grimpe jusqu'à 283 km/h.
Pas un enfant de chœur
Nissan insiste sur le fait que l'objectif des modifications Nismo est l'efficacité. Le spoiler et le becquet doivent écraser la voiture au sol, l'amortissement a été quelque peu rigidifié et une barre de renforcement fixée aux cloches de suspensions enjambe le moteur à cache-soupapes rouge. En fait, la voiture ressemble à une machine de course, ce qu'elle n'est pas vraiment. On regrette par ailleurs que des commandes comme celles de l'embrayage et de la boîte de vitesse aient été alourdies mais au final, c'est son caractère docile que la 370Z Nismo met en avant. Elle n'est pas un enfant de chœur, loin s'en faut. Mais en toute circonstance, elle s'avère être une partenaire de confiance.
Le moteur a besoin de tours pour vraiment donner tout ce qu'il a. La pleine puissance n'arrive qu'à 7.400 tours et c'est justement ce qui en fait l'un des moteurs atmosphériques les plus captivants du moment. On aimerait d'ailleurs que sa sonorité pénètre un peu plus l'habitacle, comme c'est le cas dans une Jaguar F-Type, mais on reste séduit par sa disponibilité. Grâce au jantes 19'' et aux larges gommes postérieures, on a tout le grip dont on a besoin lors d'un parcours rapide dans les limites de ce qui est possible sur la voie publique. En même temps, la voiture reste plutôt confortable. Enfin comme le moteur a un appétit prononcé pour les haut régimes, l'ordinateur de bord a clairement refusé de s'en tenir aux 10,6 l/100 km de moyenne annoncés par Nissan (CO2: 248 g/km).
La 370Z est une machine à rouler, et la Nismo l'est encore un peu plus. Un petit plus qui se traduit par un volant sport gainé de daim et portant la petite bande rouge en son sommet. Les baquets offrent un maintien parfait, le court levier de vitesse tombe merveilleusement en main et en mode sport, la voiture donne automatiquement le petit coup de gaz façon double-débrayage lorsqu'on rétrograde. Et on retrouve dans la Nismo cette coquetterie typique de la Z: lorsqu'on règle le volant en profondeur, tout le combiné d'instruments suit.
Plus d'image
Question caractère donc, la 370Z Nismo n'a rien à envier à une Porsche Cayman. Reste la question du prestige du badge. La sauce Nismo fait bien briller un peu plus l'image de la voiture mais en toute franchise, la différence entre une Z normale et une Nismo n'est pas si grande. Cela étant, comme n'importe quelle 370Z, ceci est une voiture qui gagne à être connue. Et d'un point de vue financier, c'est aussi le choix le plus malin.