Si vous êtes nés après la chute du mur de Berlin, l’acronyme GSE ne vous dit probablement rien. Aucun mal, puisqu’il faut dire qu’Opel a utilisé d’autres noms pour ses sportives depuis et il faut aussi avouer que ce ne sont pas réellement des modèles qui nous tiennent éveillés la nuit…
Avec le « e » d’électrifié
Bref, petit cours d’histoire. À l’époque, le badge GSE apposé sur les sportives de Rüsselsheim faisait référence à « Grand Sport Einspritzung » (Grand Sport Injection). Aujourd’hui, Opel prône l’électrification. Le « E » passe donc en minuscule et indique des moteurs électrifiés. Pas n’importe lesquels, car on avait bien remarqué qu’Opel avait omis d’intégrer l’hybride rechargeable le plus puissant dans la nouvelle Astra.
Voilà donc qui est chose faite avec cette nouvelle Astra GSe. Sous le capot, on trouve l’ensemble hybride rechargeable du groupe Stellantis dans sa forme la plus puissante à traction avant. Le bloc 1,6 litre de 180 ch et le moteur électrique de 81 kW logé dans la boîte automatique 8-rapports produisent ensemble 225 ch et 360 Nm de couple. Au passage, le grand SUV Grandland voit sa version hybride rechargeable de 300 ch renommée sous la bannière GSe.
T’as le look, cocotte…
Évidemment, comme à l’accoutumée dans le monde automobile, on ne peut pas introduire une variante prétendue sportive sans un kit carrosserie. Opel respecte les codes avec un bouclier avant aux accents noirs plus présents et une série de jantes noir à effet diamant de 18 pouces. On ajoute un ensemble de badges GSe ci et là, et hop, la soupe est faite. Cela peut paraître peu, mais il faut dire que la nouvelle Astra bénéficie déjà d’un style dynamique.
Dans l’habitacle, on trouve des sièges sports exclusifs à appuie-tête intégré. Certifiés par l’association allemande pour les maux de dos (AGR), ils sont confortables – ce fut rarement les cas chez Opel – mais manquent cruellement de maintien latéral. Outre cela, la version GSe apporte son lot d’équipements. Volant chauffant, sièges chauffants, caméra 360 degrés, infodivertissement Pure Panel Pro aux écrans de 10 pouces et toute la série d’assistance à la conduite.
…et bien plus encore !
Bon, c’est bien joli tout ça, mais pour l’instant on n’y voit qu’une version hybride parée d’éléments soi-disant sportifs. Est-ce ici un simple tour de passe-passe pour justifier la motorisation plus puissante et un surcoût sur la facture ? On est heureux de clamer haut et fort que non ! Opel a réellement mis les bouchées doubles avec non seulement le look, mais aussi des améliorations châssis.
D’abord, et le plus important, les trains roulants ont été améliorés par l’arrivée d’une suspension rabaissée de 10 mm et d’amortisseurs KONI FSD. Dotés d’une technologie spécifique permettant de mieux contrôler la compression et la détente à hautes fréquences, ils apportent une touche de netteté inconnue à Opel jusqu’à présent. L’Astra s’en trouve ainsi plus dynamique sans devoir troquer son confort. Qui plus est, ces jambes de force lui offrent aussi une stabilité accrue et un meilleur contrôle de caisse. En d’autres mots : aucune aspérité du tarmac ne perturbe cette Astra GSe, pas même celle qui se cache à la corde en milieu de courbe.
Les Allemands en ont également profité pour recalibrer la direction. En mode Sport, elle reste progressive mais s’en trouve plus directe. D’après Opel, cela apporte un meilleur retour de sensation. Il faut dire que, comme avec toutes les assistances électriques, on peine à sentir la différence. Tant qu’à parler d’électrique, on ne peut pas ignorer le moteur. Certes, l’ensemble hybride rechargeable est silencieux, efficace et puissant. Mais la boîte de vitesses automatique vient chambouler l’expérience de conduite dynamique comme un caillou dans la chaussure d’Usain Bolt. On le sent moins quand la batterie a encore du jus, mais cette transmission hésite sur ses changements de rapports et prend une bonne foulée de secondes pour se décider à rétrograder lors des reprises.
Prix
Vient alors le sujet épineux du prix. Facturée à 48 900 €, la variante GSe demande un surcoût de 5 200 € par rapport à l’autre version au look sportif, l’Astra GS. Cela reste substantiel, mais il faut prendre en compte la puissance et l’équipement supplémentaire mais surtout les améliorations châssis. Aussi, ces amortisseurs KONI ne sont pas donnés…
Conclusion
Opel n’est pas tombé dans le travers d’habiller sa version la plus puissante d’une veste sportive et puis de laisser au département marketing la lourde tâche de la vendre comme dynamique. Non, les équipes de Rüsselsheim ont réellement retroussé leurs manches afin d’offrir l’Astra la plus dynamique, la plus agréable et la plus homogène de la gamme. Seule la boîte de vitesses vient quelque peu gâcher la fête…