Voilà qu’apparaît une nouvelle génération qui remet tout le monde d’accord ! Le moteur – plus encore que la ligne intemporelle – est sans doute l’organe qui illustre le mieux cette philosophie du « changement dans la continuité ». Lui non plus n’est pas radicalement différent de celui de la précédente génération, puisqu’il conserve ses six cylindres à plat, son double turbo et une cylindrée de 3 litres. Mais son architecture a bien évolué : les échangeurs d’air sont désormais placés à son sommet, juste sous la prise d’air, l’injection se fait plus précise grâce au injecteurs piezo-électriques, et les deux turbos tournent désormais dans des sens opposés. Résultat : les Carrera S et 4S délivrent désormais 450 ch et 530 Nm, soit 30 de plus qu’auparavant dans les deux cas.
Bas régimes
Des changements qui ne sont pas immédiatement perceptible à l'usage, puisque la précédente génération de Carrera nous avait déjà habitué au moteur turbo. La 911 pousse donc très fort dès les plus basses rotations grâce au couple disponible dès 2.300 tr/min. Les montées en régime sont linéaires, et la poussé ne faiblit pas jusqu'à la zone rouge. Le plus épatant est en fait le travail réalisé sur le châssis, qui s'en remet plus que jamais à la technologie pour conférer à cette « 992 » un comportement d'une rigueur chirurgicale.
L'Allemande s'équipe notamment d'un Torque Vectoring, qui se charge donc de freiner les roues situées à l'intérieur du virage pour favoriser le pivotement de l'auto, mais aussi d'un essieu arrière directionnel (optionnel) qui permet d'intensifier l'efficacité en courbes. Tout cela fait que les limites d'adhérence semblent encore plus éloignées. Sur circuit, difficile de prendre la « onze » en défaut : même en lui faisant subir les pires traitements (freinage en appui, lâcher de gaz, accélération avant le point de corde), l'auto reste imperturbable, avec l'ESP en mode Sport en tout cas. La nouvelle boîte réalise également un travail admirable, avec ses huit rapports parfaitement calibrés, dont on ne regrettera qu'un lissage excessif (à mon goût) des passages de rapports.
Calée en tout
Mais ce qui fait la force de la 911, c'est sa décomplexion en toutes situations. Aussi parfaite et à l'aise pour le quotidien dans les centres urbains, que lorsqu'il s'agit de se faire plaisir sur les routes désertes le weekend. Le conducteur appréciera alors le nouveau meuble de bord au dessin plus horizontal, profitera du système multimédia ultra-connecté avec assistant vocal, et de l'excellent confort des nouveaux sièges.
En fait, la seule chose que l'on puisse vraiment reprocher à cette nouvelle 911, ce sont les écrans face au conducteur partiellement masqués par le volant, ce qui complique leur lecture en conduisant. Mais pour le reste, c'est un nouveau sans-faute ! Dans les départements recherche et développement des marques concurrentes, il y en a aujourd’hui qui doivent avoir les boules...
Porsche 911 Carrera 4S |
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Moteur : Flat 6, essence, biturbo, 2.981cc |
450 ch à 6.500 t/min |
530 Nm de 2.300 à 5.000 t/min. |
0 à 100 km/h : 3,4 s |
Pointe : 306 km/h |
Conso : 9 l/100km |
Moyenne de l'essai : 14 l/100km (conduite sportive) |
CO2: 206 g/km |
Prix : 131.381 € |