Renault fait une deuxième tentative dans le segment des SUV compacts. Sous le nom d’Austral, ce nouveau venu est doté d'un design élégant. Surtout, il se dote d'une nouvelle génération de l’ensemble hybride E-Tech de Renault, qui permet d’encore réduire la consommation et d'augmenter la puissance. Serait-ce là enfin un SUV de Renault à succès ?
Si l’on demande à Renault, on peut effacer le nom Kadjar de nos mémoires. Ce SUV avait beau jouer dans le segment le plus populaire de son époque et partager sa plateforme avec le Nissan Qashqai, le bestseller, mais rien n'y a fait. Pour chaque Kadjar vendu, Nissan sortait deux Qashqai rien qu'en Europe. Il est donc temps de faire souffler un vent nouveau, et il arrive sous la forme de cet Austral.
C'est précisément dans cette forme que l'on remarque immédiatement ce nouveau vent, car l'Austral ne suit pas la ligne de son prédécesseur, le Kadjar. Au contraire, ce SUV ressemble à une Mégane E-Tech gonflée à bloc, car il en reprend largement les lignes. Comptez donc sur des phares épurés en forme de C que Renault a dessiné pour l'occasion aux côtés d’une grande calandre aux ailettes pixellisées. De plus, selon la version, le pare-chocs est différent, allant d'une pièce de plastique relativement nue à un pare-chocs aux ailes contrastées pour la variante « Esprit Alpine ». Quelle que soit la version, on n’a pourtant pas le dernier nez de Renault, puisque sur la Clio faceliftée et le dernier Rafale, les Français ont déjà proposé un langage stylistique plus affûté...
À l'arrière, l'Austral fait dans le contemporain avec une barre LED continue. Cependant, elle est interrompue par le nouveau logo Renault en deux dimensions avec, juste en dessous, la dénomination modèle en toute lettre. S’il est hybride, l’Austral aura droit à un petit « e » bleu supplémentaire, faisant sans doute croire à certains qu’il s’agit d’un « Australé ».
À l'intérieur, on commence déjà à croire qu’on a affaire au summum des prouesses technologiques humaines, car l'habitacle de l'Austral est assez impressionnant. Par exemple, derrière le volant, on trouve un panneau continu contenant un tableau de bord numérique de 12,3 pouces, à côté duquel est monté un écran tactile vertical mesurant 12 pouces. Cela fait donc beaucoup d'écrans, mais derrière ceux-ci se cache heureusement l'un des systèmes d'infodivertissement les plus compétents du marché. En effet, il s’agit du logiciel Android Automotive développé par Google qui surpasse largement le reste du marché en termes d'ergonomie et de réactivité.
Tant qu’à partler de facilité d'utilisation, il est également difficile de se plaindre de l’espace dans cet Austral. En effet, les places avant et arrière sont généreuses et le coffre présente 500 litres d’espace. Le surcroît d'électricité de l'hybride E-Tech fait perdre quelques litres sous le plancher du coffre, ce qui ramène ce total à 430 litres. Néanmoins, avec la banquette arrière coulissante, on peut libérer jusqu'à 555 litres. En outre, on trouve des petits rangements ci et là très pratiques. L’un d’entre eux se trouve dans la console centrale puisque le sélecteur de boîte est logé sur la colonne de direction.
Pas de place donc pour un boîte manuelle. Eh non, du moins pas avec la motorisation hybride. C’est d’ailleurs la version à choisir. Même s’il ne présente qu’une 3-cylindres de 1,2 litre couplé à un moteur électrique via une boîte à crabot, l’ensemble fournit tout de même 200 ch.
Ce moteur électrique tire sa puissance d'une batterie compacte et il n'est pas nécessaire de la charger. Au contraire, la batterie se recharge en récupérant l'énergie au freinage qui serait autrement perdue. Le moteur électrique utilise cette énergie pour soutenir le moteur à combustion en cas d'accélération, ou pour de courts intervalles de conduite purement électrique lorsqu'une puissance relativement faible est requise.
Ceux qui sont habitués aux hybrides de Renault remarqueront que l’Austral fait bien plus usage de son moteur électrique qu’un Arkana ou qu’une Clio E-Tech. En conséquence, sa consommation baisse, dans notre cas à 5,5 l/100 km, ce qui n'est pas si mal. De plus, les Français ont également travaillé sur l'agilité du groupe motopropulseur, car les modèles précédents avaient parfois du mal à trouver le bon rapport au bon moment. Secrètement, cet Austral a encore ce défaut, mais on le remarque beaucoup moins parce que le moteur électrique représente une plus grande partie de la puissance. Ce n'est que lors d'une conduite soutenue qu'on sent encore parfois que la boîte a du mal.
Conduit de cette manière, l’Austral se montre des plus confortables. Seules les grandes jantes de notre version Esprit Alpine ont un peu nui à l'amortissement raffiné, mais à part cela, on remarque que la suspension gère assez bien les inégalités. De plus, le train arrière directionnel 4Control en option fait des manœuvres un jeu d’enfant en donnant au SUV le rayon de braquage d’une citadine.
C’est bien, mais à 1 500 € l’option n’est pas donnée. On comprend aussi vite q’un Austral bien équipé n’est pas bon marché. L’entrée de gamme démarque à 32 400 € mais il ne s’équipe que d’un 1,2 litre de 130 ch hybride léger sous le capot. Pour l’hybride E-Tech, il faudra débourser 39 300 €. Voilà qui place l’Austral entre les Hyundai Tucson et Kia Sportage hybrides.
La variante E-Tech commence aussi immédiatement avec le milieu de gamme « Techno », lui offrant une dotation de base bien fournie. On, y trouve notamment les jantes 19 pouces, la caméra de recul, le régulateur de vitesse et, bien sûr, de l'astucieux système d'infodivertissement Google.
Avec l'Austral, Renault entame un nouveau chapitre dans le segment des SUV et force est de constater qu’il sera fructueux. Le nouveau-né est confortable et même plus économe que ses homologues grâce à son système hybride efficace. En sus, la finition et la technologie sont telle qu’on pourrait croire à un produit premium. Voilà qui devrait plaire à plus d’un conducteur !
