Avec la petite Twizy et l'astucieuse Zoé, Renault a sauté de plain-pied dans la mare des voitures électriques. En revanche, pour ce qui est des hybrides ou des hybrides rechargeables, la marque était à la traine. Cependant, il s'agissait là d'un choix conscient car son expérience acquise dans l'électrique et avec ses concepts comme l'Eolab de 2014, Renault opte désormais pour une approche différente à l'hybride.
Le fait que la marque française déploie cette approche hybride immédiatement sur les Mégane, Clio et Captur n'est bien sûr pas une coïncidence : Renault doit également respecter les normes européennes strictes en matière d'émissions. Plus remarquable encore : les trois modèles partagent une base commune mais les effets sont bien différents.
Cette base commune, d'ailleurs, repose sur un moteur essence atmosphérique de 1,6 litre qui fut grandement simplifié. Sa puissance de 91 ch et 144 Nm est complétée par deux moteurs électriques. L'un sert de générateur, démarreur et synchronisateur tandis que l'autre s'occupe de la propulsion. La Clio s'équipe d'un moteur un peu moins puissant et d'une petite batterie. Ce qui en fait une hybride classique (comme Toyota et Lexus). Les Mégane Grandtour et Captur reçoivent, quant à elles, un puissant moteur électrique et une grande batterie faisant d'eux des hybrides rechargeables.
À la japonaise
Le moteur électrique qui entraîne ce Captur E-Tech produit 67 ch (49 kW) et 205 Nm. Le générateur/démarreur fournit 34 hp (25 kW) et 50 Nm de plus. Histoire de rendre le tout encore plus complexe, il y a la transmission à crabot. Elle possède deux vitesses pour le moteur électrique, quatre pour le moteur à essence. Cette technologie inspirée de la Formule 1 utilise le générateur/démarreur pour synchroniser la vitesse de tous les moteurs permettant ainsi d'assurer les changements de rapports les plus fluides possibles.
Cela vous semble-t-il trop complexe ? Vous pouvez alors considérer l'ensemble comme une sorte d'architecture "à la japonaise", qui combine l'hybride en série et en parallèle. À faibles vitesses, le gros moteur électrique assure l'entraînement et le moteur à essence est utilisé comme générateur. À des vitesses plus élevées, les rôles s'inversent et le moteur à essence entraîne les roues, alors que le moteur électrique le soutient.
En pratique
En pratique, cela signifie que le Renault Captur E-Tech Plug-in Hybrid démarre toujours à l'électrique. Cela même lorsque la batterie de 9,8 kWh est épuisée. Une affirmation que nous avons pu vérifier lors de notre première brève introduction au Captur E-Tech. D'ailleurs, le crossover compact laisse prévaloir la conduite électrique autant que possible. Par exemple, en mode de conduite automatique, le système choisira l'équilibre idéal.
Si vous choisissez de rouler en mode entièrement électrique, vous pouvez le faire jusqu'à 135 km/h et, en théorie, durant 50 kilomètres (WLTP). En mode de conduite automatique, cette Captur E-Tech atteint les 100 km/h en 10,1 secondes, mais le couple instantané du moteur électrique rend cet exercice bien plus doux. Cependant, dans cette situation-là, la boîte de vitesses ne sera pas des plus réactives.
Aussi, le Captur E-Tech semble un plus fermement suspendu que son compatriote à essence ou diesel, mais cela est bien sûr dû aux kilos supplémentaires du groupe motopropulseur hybride. Renault a également installé un essieu arrière multibras en lieu et place de l'essieu de torsion, ce qui permet d'accroître le confort. Dès lors, si l'on conserve une conduite souple et détendue, ce Captur E-Tech ne fait plus aucune erreur et se comporte comme un bon crossover frugal.
À la prise
Notre première rencontre fut trop courte pour une mesure de consommation correcte. Sur papier, le Captur E-Tech se contente de 1,4 l/100 km pour des émissions de CO2 de de 32 g/km – ce qui le rend intéressant pour le fleet – mais dans la pratique, ces données varient beaucoup en fonction des types de routes et de leurs distances. Sur autoroute, il faudra compter quelques litres de plus tandis que sur route secondaire, ce surplus de consommation devrait être plus limité. Après une conduite à l'électricité, le chargement de la batterie prendra 3 heures sur une borne de 7,4 kW et 5 heures sur une prise classique.
Ce Renault Captur E-Tech bénéficie également l'une large dotation de série, mais son prix d'attaque est également en conséquence: 32 575 €. In fine, cet hybride rechargeable est une jolie réussite. Confortable et plutôt frugal, il ne manquera pas d'atteindre son public cible en Belgique : le marché fleet.