La Skoda Enyaq iV n'est pas une première. En effet, ce SUV familial n'est pas le premier modèle électrique du constructeur tchèque. Cet honneur revient à la Citigo e-iV, une variante électrique de la citadine de Skoda, qui a entre-temps discrètement disparu par la porte arrière. Ce qui est nouveau, c'est la plateforme entièrement électrique. Baptisée "MEB", elle est partagée avec les Volkswagen ID.3 et ID.4, entre autres.
Cela signifie que l'Enyaq a le même empattement de 2,77 mètres que ses cousins de Volkswagen. Et avec ses 4,65 mètres de long, le Tchèque est légèrement plus long que l'ID.4. Mais la différence la plus frappante se situe au niveau du design : alors que Volkswagen opte pour un design futuriste, cet Enyaq iV s'inscrit parfaitement dans le style maison classique de Skoda : il est à mi-chemin entre un monovolume et un crossover, avec la calandre caractéristique de Skoda (qui ne remplit bien sûr pas cette fonction ici), des phares à LED dans le style maison, des feux arrière de même type et un hayon qui épèle Skoda en toutes lettres.
"Design selection"
Cette différence entre futuriste (ID.4) et classique (Enyaq iV) se poursuit à l'intérieur. Cela étant, les éléments de base du tableau de bord sont les mêmes que ceux de l'ID.4. On retrouve l'instrumentation de bord minimaliste de 5,3 pouces, l'écran central du système d'infodivertissement qui peut atteindre 13 pouces et même l'affichage tête haute en option avec la réalité augmentée. Mais Skoda emballe le tout de manière beaucoup plus traditionnelle. Avec ce qu'ils appellent les Design selection, une série de garnitures intérieures complètes en tissu, cuir ou matériaux écologiques.
La finition est donc instinctivement à un niveau légèrement supérieur à celle de l'ID.4, la sensation d'espace est mixte. La Volkswagen donne une impression plus spacieuse pour les passagers - bien que l'empattement soit identique - cette Skoda fait mieux en ce qui concerne le volume du coffre : avec 585 litres, l'Enyaq iV a 40 litres de plus à offrir. L'absence de console centrale rend les trois sièges arrière utilisables tandis que la présence des gadgets Simply Clever nécessaires rend l'atmosphère à bord agréable pour toute la famille.
Trois tailles de batterie
Skoda propose son Enyaq iV avec trois tailles de batterie et là aussi, le parallèle est fait avec l'ID.4. La version de base nommée "50" possède une batterie d'une capacité de 55 kWh (52 kWh net). L'importateur belge a toutefois choisi de ne pas reprendre cette dernière, mais d'étiqueter la "60" comme entrée de gamme, avec une batterie de 62 kWh (58 kWh net).
La version supérieure, celle que nous avons pu essayer, est la "80". Sa batterie lithium-ion a une capacité de 82 kWh (77 kWh net), et espère couvrir pas moins de 537 kilomètres en une seule charge. La batterie alimente un moteur électrique sur l'essieu arrière qui produit 204 ch. Volkswagen propose également ce groupe motopropulseur dans son ID.4, avec une autonomie légèrement inférieure. Cette différence est principalement due au meilleur coefficient de percée dans l'air de cet Enyaq iV.
Silence sacré
L'Enyaq iV 80 sera ensuite rejoint par une "80x", avec un moteur électrique supplémentaire sur les roues avant, et par une véritable version RS. Cette version provisoirement supérieure passe de 0 à 100 km/h en 8,6 secondes, et sa vitesse de pointe est limitée à 160 km/h. En pratique, tout se passe dans un silence sacré. Grâce au couple instantané de 310 Nm, l'électrique tchèque décolle comme une fusée. L'isolation phonique est excellente, n'étant perturbée que par le bruit de roulement des gommes chaussant les jantes de 21 pouces de notre modèle d'essai.
En termes de confort de conduite, cet Enyaq iV fait un peu mieux que l'ID.4. C'est du moins l'impression que nous avons eue avec la suspension adaptative en option. Il existe également une suspension sport, mais on ne pense pas qu'elle soit recommandée. La Skoda filtre et amortit plus qu'adéquatement mais s'affaisse un peu plus dans les virages que la Volkswagen, au ressenti plus solide. Le rayon de braquage est à nouveau étonnamment réduit en raison de l'absence de moteur électrique ou de compartiment de rangement à l'avant. Sur la route, on peut régler la récupération de l'énergie de freinage sur trois positions grâce aux palettes au volant. Ou, plus simplement, on peut opter immédiatement pour le réglage le plus fort via le mode B. Ça fonctionne à merveille.
Fausse note
Continuons-nous à chanter les louanges de ce Skoda Enyaq iV ? Pas tout à fait. Sur une Wallbox, le SUV tchèque peut charger proprement en triphasé à 11 kW mais sur un chargeur rapide, il ne pourra le faire qu'à 50 kW. Pour recharger cet Enyaq iV 80 à 125 kW et ainsi gagner beaucoup de temps sur les trajets de vacances, il faudra payer un supplément. Ce n'est pas le cas sur l'ID.4 à grande batterie. Il en va de même pour l'Enyaq iV 60 : là aussi, il faut ouvrir son portefeuille pour bénéficier d'une charge rapide à 100 kW. La pompe à chaleur, recommandée pour consommer moins, est également en option.
Au total, vous payerez 39 775 euros pour l'Enyaq iV 60 et 46 075 euros pour l'Enyaq iV 80. Les deux versions sont également disponibles en version Sportline pour quelques milliers d'euros supplémentaires. Le niveau de finition standard est solide, le reste des options étant regroupé dans des packs. Il est même possible de commander et de télécharger des options supplémentaires par la suite, comme la mise à niveau pour le chargeur rapide. C'est un peu pingre ça, Skoda. Et les prix du VW ID.4 ? Ils sont assez semblables. L'époque où les Skoda étaient résolument moins chères que les Volkswagen est donc révolue.
Conclusion
La deuxième voiture électrique de Skoda est une SUV familial plus que réussi. Bien que ce Skoda Enyaq iV ne cache pas ses liens familiaux avec le Volkswagen ID.4, le Tchèque n'en démord pas pour autant. Le choix de l'un ou l'autre se résume donc principalement à une question de goût. Si vous voulez notre avis, cet Enyaq est le plus agréable des deux. C'est juste dommage que la charge rapide soit en option…