Les petits malins et petites malines parmi vous auront remarqué qu’il ne s’agit en fait pas du premier modèle électrique sportif de Skoda. Eh non, car avant l’arrivée de cet Enyaq RS iV, il y avait…l’Enyaq Coupé RS iV ! Vous dire que les deux modèles sont techniquement identiques reviendrait à enfoncer une porte ouverte.
Plus de puissance…
D’ailleurs, on ne va pas simplement enfoncer cette porte, mais plutôt la démonter pièce par pièce. Sous la peau de l’Enyaq RS se trouve, bien évidemment, la plateforme modulaire électrique MEB du groupe Volkswagen. Rien d’étonnant donc : cette version sportive du SUV Skoda partage ses fondamentaux avec le VW ID.4 GTX.
Comme cet Allemand, le Skoda vient placer un moteur électrique asynchrone de 109 ch (80 kW) sur son train avant en plus de l’habituel moteur électrique de 204 ch logé sur le train arrière. Au total, la puissance culmine à 299 ch et 460 Nm de couple. Cependant, le Tchèque ne peut prétendre à tous ces équidés que pendant 30 secondes et lorsque la batterie est chargée à au moins 88 %. Dans ces conditions, l’électrique à transmission intégrale passe la barre des 100 km/h en 6,5 secondes.
…moins d’autonomie
Quand la puissance monte, la consommation suit. Ainsi, l’autonomie de la version la plus puissante s’en trouve réduite. Décidément, on ne fait que dans les évidences aujourd’hui. Bref, avec son accu de 77 kWh (net), l’Enyaq RS iV peut prétendre à une autonomie de 517 km (WLTP) dans le meilleur des cas. C’est un peu moins bien que les 532 km de l’Enyaq 80 à propulsion mais, étrangement, mieux que les 513 km de l’Enyaq 80X à transmission intégrale. L’aérodynamisme travaillé du modèle sportif donnant certainement un petit coup de main.
D’ailleurs, quitte à parler de l’aéro, passons sur le style. Comme le veut la tradition, les versions RS de Skoda s’habillent dans leur propre tenue sportive. Il en va de même pour l’Enyaq. À l’avant, on trouve un bouclier spécifique, aux entrées d’air latérales plus prononcées, mais également les feux LED matrix et la calandre illuminée de série. En plus d’un ensemble d’éléments teintés de noir, on trouve aussi une grande bande réfléchissante sur le pare-chocs arrière, comme sur l’Octavia RS.
Pour compléter le style, l’habitacle revêt également sa tenue sportive. En plus d’un volant et de sièges sport, et des inserts en vrai-faux carbone, on trouve des deux thèmes d’habillage, que Skoda baptise « Design Selections ». La RS Lounge pare l’habitacle d’alcantara aux accents (très) verts, tandis que la RS Suite fait la part belle au cuir noir naturel aux surpiqures blanches.
Compétent
Est-ce que tous ces apparats et cette poignée de puissance supplémentaire rendent l’Enyaq sportif ? C’est la question à un million. Pourtant, la réponse ne vaut pas autant. Certes, les quelques kW et Newton-mètre en surplus apportent à l’Enyaq RS iV une main dans le dos. Cela étant, ce n’est pas le coup de pied aux fesses auquel les autres électriques (sur)puissantes nous ont habitués. Le SUV est plus rapide, mais il reste civilisé.
On ne peut pas dire non plus que son châssis s’en trouve transformé une fois le badge RS appliqué. Ce n’est pas un secret : rien ne change par rapport aux versions Sportline. On trouve la même suspension sport aux ressorts et amortisseurs spécifiques, rapprochant le SUV du sol de 15 mm à l’avant et 10 mm à l’arrière. Mais le comportement reste neutre. En d’autres mots, l’Enyaq RS est compétent mais pas transcendant. Il faut cependant applaudir l’amortissement qui gère toutes compressions avec brio et cela malgré les jantes optionnelles de 21 pouces.
Prix
Facturé à 64 470 € (France : 61 130 €), le nouveau Skoda Enyaq RS iV est, étrangement, plus abordable que sa version plus mondaine et légèrement moins puissante, l’Enyaq 80X Sportline, de 150 € (France : 140 €). Ainsi, une fois n’est pas coutume, la version sportive n’est pas la version la plus onéreuse de la gamme.
Conclusion
Bien qu’il prétende à des performances accrues et plus de puissance, le nouveau Skoda Enyaq RS iV n’est pas vraiment une variante sportive puisqu’il est tout aussi compétent sur une route sinueuse que ces frères moins puissants. Mieux vaut donc voir cette version RS comme un pack esthétique sportif aux accents spécifiques qui le fera sortir du lot. Les quelques kW en plus et le 0 à 100 km/h plus rapide : c’est cadeau !