Être dernier de rang, ça ne veut pas toujours dire être dernier de classe. Prenons l'exemple de la nouvelle Skoda Fabia. Elle est la dernière de la famille Volkswagen à se régénérer sur la nouvelle plateforme modulaire MQB A0 dédiée aux citadines après les Polo (2017) et Ibiza (2017). Cependant, elle réussit à s'approprier les atouts de ses nouveaux dessous pour jouer des coudes avec ses cousins et cousines, en les éjectant parfois en dehors du tatami…
Un peu plus et partout
Après plus de 4,5 millions de Fabia écoulées, Skoda connaît la bonne recette. Ainsi, pour cette nouvelle génération, l'accent est mis sur le côté pratique. Pour lui donner toutes les chances, la nouvelle citadine grandit de tous les côtés. Elle gagne 111 mm en longueur, 48 mm en largeur et 94 mm dans l'empattement. Même le coffre prend 50 litres. Un seul chiffre ne grandit pas, celui du Cd, le coefficient de percée dans l'air. Il s'élève ici à 0,28, ce qui est relativement bas pour une auto "banale". La magie de l'aérodynamique peut être aperçue à l'extérieur de la nouvelle Fabia. On y voit des air curtain à l'avant, poussant l'air au-delà des passages de roue avant, ainsi qu'un béquet de toit à l'arrière.
Mais il n'y a pas que ça qui change ! Même s'il faut admettre que les designers ont optés pour une évolution de style plutôt timide. À l'avant, on note l'arrivée de la dernière version de la calandre familiale, surmontée du logo désormais apposé sur un capot à double ligne de force. Sur les flancs, outre la ligne de caisse qui remonte de façon plus douce, il est difficile de noter quoi que ce soit. Derrière, le jeu des 7 différences est un peu plus facile puisque les nouveaux feux LED prennent désormais également place sur le hayon.
À la Scala
Passez le seuil de porte et…non, non, vous n'êtes pas dans une Skoda Scala, mais bien dans la nouvelle Fabia ! Vous l'aurez compris, la nouvelle citadine adopte ici la même formule. On découvre ainsi une nouvelle planche de bord taillée dans la longueur et flanquée d'ouïes de ventilations rondes, avec en son centre l'écran du système d'infodivertissement. Suivant l'équipement, il taille de 6,5 à 9,2 pouces. D'ailleurs, les versions les mieux équipées pourront jouir de l'instrumentation digitale à travers une dalle de 10,25 pouces.
Tout est en plastique dur, mais à ce niveau de prix là, ce n'est rien de bouleversant. On apprécie cependant la touche de tissus sur le tableau de bord. C'est bien plus relevé que cet horrible plastique noir brillant que toutes les marques épandent à la louche ! Ceci dit, Skoda tombe dans le travers du "tout à l'écran" pour la climatisation puisqu'elle est dépourvue de bouton pour régler le flux d'air. Rien ne va plus, mon p'tit vieux ! Cela étant, il semble que ce soit le seul point noir qu'on puisse trouver dans un habitacle moderne, à l'espace généreux et regorgeant de petites astuces pratiques "Simply Clever" comme les pochettes à smartphone sur les dossiers de sièges, les porte gobelets détachables ou encore les fameux parapluies cachés dans les contreportes.
Modeste avant tout
Sous le capot, la nouvelle Fabia reprend les blocs-moteurs bien connu de la plateforme VW. Ce qui veut dire qu'elle embarque aussi une certaine allergie à l'évolution, puisque Wolfsburg s'acharne toujours à utiliser une boîte manuelle à 5 rapports pour ses petits moteurs qui sont d'ailleurs dépourvus d'hybridation, légère ou pas.
Bref, deux moulins tournants à la sans plomb se partagent le catalogue. Le premier, un 3-cylindres de 1,0 litre est disponible avec (TSI) ou sans turbo (MPI) avec des puissances variant de 65 à 110 ch. Notons que pour sa version la plus forte, l'Allemagne semble avoir trouvé la sixième et même la septième puis qu'il peut s'équiper de la boîte DSG. Cette transmission est d'ailleurs la seule option pour le deuxième moteur de 1,5 litre et 150 ch.
Silence, ça tourne !
Sur la route, la nouvelle Skoda Fabia ne bâtera pas de record en terme de performance ou de luxe. Et c'est bien mieux comme ça ! Il en résulte une petite auto honnête et bien dans ses bottes. Elle se veut agréable, maniable et bien suspendue. En sus, le 3-pattes semble vouloir rivaliser avec la nouvelle garde électrique tel son râle est bien isolé. Il ne se fera entendre qu'à pleine charge.
Quoiqu'un tantinet creux sous les 2 000 tr/min, ce petit moulin est également fort de couple (200 Nm sur le 110 ch) et raisonnablement économe. D'après la marque, sa soif devrait se limiter à 5,0 l/100 km, ce qui lui donnerait une autonomie théorique de quelque 900 km.
Verdict
Une fois de plus, la plus petite des Skoda applique les dogmes de la marque tchèque avec brio. Bien que la nouvelle Fabia partage ses dessous avec Wolfsburg et Martorell, elle arrive à être aussi économe et confortable, tout en offrant plus d'espace et un côté pratique sacrément développé. Reste à connaître le prix. Patience…