La Skoda Octavia en est désormais à sa quatrième génération, et sa popularité ne va pas en diminuant. La génération précédente a même maintenu la place de break le plus vendu sur notre marché pendant une bonne partie de sa carrière. Outre le fait de la rendre encore plus intéressante pour le marché fleet, l'arrivée d'une nouvelle motorisation hybride rechargeable sous son capot change-t-elle sa personnalité ?
Économie d'échelle
La recette de l'Octavia n'a pas changé depuis ses balbutiements. Sous sa robe, on retrouve…une Golf ! Enfin, presque. Depuis la génération précédente, l'Octavia repose sur la plateforme modulaire MQB du groupe Volkswagen, comme d'ailleurs la majorité des autos que le groupe produit. En plus de faire économiser quelques centimes par-ci, par-là, pour le développement, ces os communs ouvrent à la Skoda une multitude de pièces de la maison mère. C'est le cas pour cette nouvelle motorisation hybride rechargeable.
Alors que la génération précédente avec été développée à l'air du tout-diesel, l'Europe et 2020 sont passés par là, ce qui oblige l'Octavia à passer à l'électrification. Un petit tour dans l'arrière-boutique de VW et hop : une nouvelle motorisation aux ambitions vertes.
Merci GTE
Baptisée iV, cette nouvelle version "propre" de l'Octavia reprend donc la motorisation introduite sur les Volkswagen Golf et Passat GTE. L'ensemble se compose toujours d'un 4-cylindres turbo de 1,4 litre produisant 150 ch et d'un moteur électrique de 85 kW (116 ch) logé dans la boîte DSG à six rapports. Ensemble, ils fournissent à la Tchèque branchée 204 ch et 350 Nm de couple.
Histoire d'allier l'utile à l'agréable, une version RS iV s'ajoute aussi au catalogue. Alors que les puissances respectives des moteurs sont identiques, le cumul passe à 245 ch et 400 Nm de couple. Sorcellerie ou magie : on ne peut confirmer. Bref, cet ensemble hybride fonctionne évidemment en conjonction avec une batterie. Logée sous la banquette arrière et sous le plancher du coffre, cet accu au lithium-ion de 13 kWh offre à l'Octavia une autonomie tout électrique de 60 km (WLTP). Bien qu'elle lui apporte une bonne capacité d'électron, cette modification réduit le coffre de la Combi de quelque 150 litres tout en ajoutant 250 kg sur la balance.
Moineau frigorifié
Qu'il s'agisse de la version break ou de la berline, les fondamentaux sont identiques. On opte alors pour la version Combi qui comptera certainement pour la majorité des ventes. Cela étant, on ne choisit pas la météo. Notre essai se produit ainsi la semaine la plus froide de cet hiver et les pneus hiver de "notre" Skoda branchée ne font rien pour aider l'autonomie. Résultat : après 38 km, la batterie est à sec.
Heureusement, le petit quatorze-cent s'enjaille sans boire de trop et les 800 km parcourus durant notre semaine se concluent avec une conso moyenne de 5,9 l/100 km, sans que l'Octavia n'ait été branchée au réseau. Un chiffre qui aurait été proche de zéro si on avait eu l'opportunité de la recharger, en ayant en plus le bénéfice de rentrer dans une auto bien chaude grâce au préconditionnement de la climatisation.
Outre sa soif de moineau frigorifié, cette version hybride rechargeable se veut encore plus confortable que ses sœurs tournant exclusivement aux combustibles fossiles. À part une isolation phonique à parfaire, notamment au niveau du coffre, l'Octavia berces ses passagers en flottant sur les aspérités de la route. Parfois même un peu trop. Il vaudra mieux réserver le mode Comfort de la suspension adaptative pour les chemins dégradés.
Verdict
Affichée à 41.420 € pour son entrée de gamme, cette Octavia Combi iV n'est pas donnée puisqu'elle demandera quelque 5.000 € de supplément par rapport au plus puissant moteur essence (hors RS). Cependant, ses belles performances en matière d'émissions (31 g/km et 1,4 l/100 km) lui offrent de bonnes chances pour maintenir sa place de coqueluche des flottes de sociétés tandis que son confort, son équipement et sa finition scellent l'affaire.