Légèrement méconnue, la version RS de l'Octavia est pourtant ce que la GTI est à la Golf. Il s'agit non seulement d'une version sportive mais aussi d'une réelle philosophie de conduite dynamique au quotidien. Rien d'impressionnant, puisque, après tout, les deux autos partagent les mêmes fondamentaux. Pour cette nouvelle génération, c'est la même chanson !
Danke schön
Tout comme les versions d'entrée de gamme – et même sa version hybride d'ailleurs – la Skoda Octavia RS prend racine sur la plateforme modulaire MQB Evo du groupe Volkswagen. Cette version sportive partage la majorité de ses composants avec la nouvelle Volkswagen Golf GTI. Cependant, alors que la maison mère change de nom en fonction du carburant consumé, la Tchèque groupe le tout dans sa gamme RS.
Le catalogue se compose ainsi de trois motorisations, allant de l'essence au diesel en passant par un nouvel ensemble hybride rechargeable, identique à celui de la Cupra Leon que nous avons récemment essayé. La version au gazole fait usage d'un 2,0 litres de 200 ch et 400 Nm de couple tandis que l'essence sort 245 ch et 370 Nm de couple de la même cylindrée. C'est d'ailleurs la version la plus rapide puisqu'elle emmène l'Octavia jusqu'à 100 km/h en 6,7 secondes.
En rouge et noir
Histoire de se différencier des autres modèles de la gamme, cette RS bénéficie de sa propre robe. Elle se compose d'un pare-chocs avant plus sportif, orné de feux LED Matrix de série et d'une calandre tout de noir vêtue. Cette couleur se retrouve d'ailleurs sur les coques de rétroviseur, les contours de fenêtres et les différents logos. À l'arrière, les évolutions se rassemblent dans le boulier, plus tailladé et flanqué de deux enjoliveurs d'échappement chromés.
Tandis que le noir règne à l'extérieur, l'habitacle fait la part belle à la couleur rouge. Dès surpiqures des sièges sport de série à celles de l'insert de tableau de bord en alcantara ou celles du volant, tout est en rouge. Même le fond des compteurs numériques et du système d'infodivertissement. À part l'ajout de la dotation de base bien fournie (sièges électriques, chauffants, caméra de recul, Apple Carplay/Android Auto, etc.), c'est business as usual. Dans notre cas : un break confortable à la finition agréable et à l'habitabilité fort généreuse.
RS ou S ?
Côté châssis, la Skoda Octavia RS se donne les moyens d'offrir une conduite dynamique. La suspension sport de série rabaisse la caisse de 15 mm tandis que le différentiel autobloquant sur le train avant assure que le couple trouve son chemin vers le tarmac sans cafouillage. Pourtant, certains choix font polémique. Chez nous, cette sportive n'est pas disponible en version à boîte manuelle. Il faudra donc se contenter de la boîte DSG à 7 rapports. Ensuite, l'ajout d'un filtre à particules – merci l'Europe – réduit le ronronnement du 4-cylindres…à néant !
Sur la route, ces deux derniers éléments jouent à offrir une expérience de conduite qui nous laisse dubitatifs. Sommes-nous dans une RS ou une simple Octavia à essence ? La question se pose tant le bloc essence se montre silencieux, la boîte invisible et, avec l'amortissement adaptatif coché sur le bon de commande, la suspension confortable. Certes, l'ajout de souplesse dans une sportive n'est en rien un point négatif, mais cela ne devrait pas se faire au détriment de sa personnalité.
À quoi sert donc le supplément de 7.000 € par rapport à l'essence de 150 ch ? Il suffit de passer en mode sport pour le découvrir. Ici, la boîte se montre plus réactive, le châssis se tend et la direction brille par sa réactivité. La bande-son n'est toujours pas présente, mais la Tchèque sportive compense cela par un châssis neutre et sain au comportement fondamentalement dynamique.
Verdict
La recette originale de la Skoda Octavia RS aurait-elle sauté une génération ? Eh bien non. Ce nouveau modèle offre toujours la parfaite combinaison de sportivité, habitabilité et confort, tout en perdant un peu de personnalité au passage à cause de son échappement muet. Ce qui l'aidera, certainement, à passer encore plus inaperçue…