C’est ce qu’il s’est passé avec la Skoda Superb II, qui avec l’ampleur de son confort, s’est imposée à mes yeux pour répondre à la question initiale. Dès le premier regard, le vaisseau amiral tchèque m’a impressionné. Depuis la fenêtre de la rédaction, au 12e étage, la Twingo garée à ses côtés avait l’air d’un jouet. Rien d’étonnant lorsque l’on sait qu’il ne manque pas grand chose à la majestueuse Skoda pour atteindre la barre des cinq mètres.
La Superb n’attire toutefois pas seulement l’attention par sa taille, mais aussi par son design. Certes, l’esthétique de la Skoda est un peu trop conservatrice à mon sens, mais la ligne de son toit et ses feux arrière sont inhabituels. Bien qu’elle reste une berline classique, elle a eu la bonne idée de prendre ses distances de la concurrence et, surtout, de l’insipide clone de la Passat de la première génération. La Superb n’adhère pas non plus à la tendance à l’évocation d’un coupé dans la forme du toit. Le plateau du toit, d’une longueur interminable, ne descend que très loin vers la poupe, assurant ainsi un dégagement à la tête généreux à l’arrière.
Où est le bar à champagne?
A propos de l’arrière, faisant fi de mes habitudes, je ne m’installe pas directement au volant, mais je mets d’abord à l’épreuve dans la Superb l’espace aux jambes légendaire de la seconde rangée. La quatre portes s’y révèle sous son angle le plus séduisant. Avec ma stature de 1,80 mètre, je peux me laisser aller à la position la plus détendue que je puisse imaginer sur la banquette arrière. Aucune concurrente directe n’offre davantage de place.
Un large accoudoir, qui peut être rabattu dans le dossier du siège central, apporte en outre un degré de confort supplémentaire à l’arrière, bien qu’il limite la liberté de mouvement latérale des cuisses. Au déploiement de l’accoudoir, le vide noir qu’il découvre me ramène à la raison, mes rêves de bar à champagne n’étant pas exaucés. De telles futilités de Maybach n’ont pas encore leur place dans un ordre de prix de 20.000 euros, loin s’en faut.
Surprise à l’ouverture
Bien que le luxe de l’arrière soit considérable, il implique certains inconvénients pratiques pour le conducteur. Entièrement déployés, les trois appuie-têtes à part entière entravent fortement la vue à travers la vitre arrière largement horizontale et il est fastidieux de les renfoncer après chaque utilisation. Je me languis à cet égard d’appuie-têtes rétractables d’une pression sur un bouton, comme chez Mercedes.
Le hayon deux en un du coffre constitue en revanche une solution très peu courante, mais pratique sur la Superb. Je peux ouvrir soit le petit hayon pour les objets de petite taille, soit le grand, qui inclut la lunette arrière, pour les objets plus volumineux. Je suis impressionné par le fonctionnement harmonieux et réfléchi de cette astuce intelligente. Non seulement l’ouverture peut s’avérer grande, mais c’est aussi le cas de l’espace de chargement qui, au besoin, peut être agrandi de 565 à 1670 litres en actionnant quelques poignées grâce au dossier arrière rabattable en deux parties.
La place disponible pour ma jambe droite sur le siège du conducteur est par contre limitée, la console centrale trop large étant en contact permanent avec le genou. Pour le reste, l’habitacle est parfait. Tout est extrêmement transparent et confortable, dans une finition soignée et même le plastique abondamment utilisé instille pour ainsi dire une touche de noblesse. L’agencement des boutons de commande sur les branches du volant, en particulier, est formidable. Je peux par exemple commander aisément l’installation audio en toute sécurité et tout en conduisant. Une solution dont je ne voudrais plus jamais me passer.
Petit mais costaud
Le moteur essence de 1,4 litre d’entrée de gamme sera-t-il à la hauteur pour mettre en branle ce luxueux paquebot? Je suis sceptique. La cylindrée modeste est néanmoins compensée par un turbocompresseur, qui injecte un souffle d’air supplémentaire dans l’espace moteur et assure ainsi un couple substantiel. Les performances d’un peu plus de 120 CV et 200 Newton-mètre sont respectables pour ce quatre cylindres. Dès 1400 tours, la poussée s’avère satisfaisante et, pour un peu, elle éveillerait l’impression qu’un gros moteur d’aspiration est à l’œuvre sous le capot. Dans les essais chronométrés, j’ai dépassé de cinq dixièmes le temps au sprint de 10,5 secondes annoncé avec un certain optimisme par Skoda, tandis que l’engin de 1,5 tonne culmine à une vitesse supérieure à 200 km/h.
Si les capacités du 1.4 TSI peuvent donner satisfaction, son comportement a de quoi susciter l’enthousiasme. Hormis une légère faiblesse au démarrage, le 1.4 TSI travaille dans une grande homogénéité et sans interruption de puissance, maintenant un couple maximal jusqu’au seuil des 4000 tours. La plage de régimes exploitable s’étend au-delà de 6000 tours et, même à ce niveau, l’entraînement agit pratiquement sans vibrer et sans paraître peiner grâce aux arbres d’équilibrage. Seule une douce mélodie se fait jour lorsqu’on sollicite davantage le quatre cylindres tonique.
Salon roulant
En termes d’appétit, la Superb est supposée avaler quelque 7 litres aux 100 kilomètres. Même avec un style de conduite sage, j’ai néanmoins constaté une consommation de 8litres et, en moyenne, 9litres précisément. Mais le moteur turbo peut aussi s’avérer plutôt gourmand, engloutissant plus de 12 litres dans les parcours effectués à un rythme soutenu. Dommage que la DSG à sept rapports ne soit pas disponible pour la Superb 1.4 TSI. Cette transmission assure en effet un confort élevé et une consommation allégée, par exemple, dans la VW Passat.
Du reste, la conduite rapide est un réel plaisir avec la Superb. Le châssis à l’équilibrage fantastique est confortable et l’amortissement est sensible, de sorte que le véhicule file comme sur un rail sur l’autoroute. Seul l’essieu arrière pourrait à mon goût franchir les irrégularités avec un peu plus de délicatesse. La direction est quant à elle extrêmement précise, directe et agréable par son attitude neutre en virage. Pour une berline de cette taille, la Superb me semble presque légère et agile. Dans les courbes empruntées à vive allure, elle force toutefois énergiquement sur l’essieu avant et signale les interventions de régulation de l’ESP par un témoin jaune sur le tableau de bord.
Offre riche pour le prix
Dans l’équipement d’entrée de gamme à 22.590 euros, baptisé Classic, la Superb 1.4 TSI inclut déjà une multitude de dispositifs de sécurité en marge de l’ESP, dont notamment un airbag pour les genoux du conducteur.
Malgré la dotation de base déjà correcte, ce prix n’est cependant qu’un timide point de départ. Après consultation de la liste étoffée des options coûteuses, la Superb de mes rêves coûterait nettement plus de 30.000 euros avec le moteur 1.4 TSI. C’est une somme coquette, il faut l’admettre, mais dans son segment, la Superb représente un choix très avantageux en termes relatifs, même sans être économique.
Données techniques
Marque et modèle | Skoda Superb 1.4 TSI | |
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Gamme d’équipement | ||
Dimensions et poids | ||
Longueur / Largeur / Hauteur (mm) | 4.838 / 1.817 / 1.462 | |
Empattement (mm) | 2.761 | |
Rayon de braquage (m) | 11,5 | |
Poids à vide (kg) | 1.500 | |
Capacité du coffre (litres) | 565 | |
Pneus du modèle d’essai | 225/45 R 17 | |
Moteur | ||
Cylindrée (cm³) / Cylindres (nombre et disposition) | 1390 / 4 en ligne | |
Puissance (CV) | 140 | |
Couple (Nm) / tours/minute | 200 / 5.000 | |
Entraînement | Traction avant | |
Transmission | Boîte manuelle à 6 rapports | |
Consommation | ||
Type de carburant | Essence | |
Mixte d’après le constructeur (l/100 km) | 6,8 | |
Emissions de CO2 (g/km) | 157 | |
Cycle de consommation d’après AS24 (l/100 km) | 8,9 | |
Performances | ||
0 à 100 km/h d’après le constructeur (s) | 10,5 | |
Sprint de 0 à 100 km/h d’après AS24 (s) | 11 | |
Arrêt de 100 à 0 km/h d’après AS24 (m) | n.i. | |
Vitesse maximale (km/h) | 201 | |
Prix | ||
à partir de (euros) | 22.990 | |
Options recommandées | Transmission DSG à sept rapports hélas non disponible | |
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En bref
Cette routière confortable réunissant un espace gigantesque, un châssis à l’équilibre fantastique, une finition haut de gamme et un entraînement de pointe a redéfini mes exigences minimales dans le domaine de l’automobile. La grande Skoda est idéalement équipée, surtout pour les longs trajets, et ses performances sont tout à fait suffisantes même avec le moteur essence d’entrée de gamme de 122 CV. La Superb tranche définitivement la question posée dans l’introduction.