On ne peut le nier : Subaru a perdu beaucoup de cachet au cours des dernières décennies. Alors que le constructeur japonais était autrefois connu pour ses berlines de rallye sportives à quatre roues motrices, on ne trouve plus aujourd'hui que des crossovers sûrs et familiaux. Cependant, au fil des années, la marque s'est toujours tenue à un style de carrosserie, à savoir le break tout-terrain. Cette Outback doit aujourd'hui rivaliser avec quelques modèles d'Audi, Volvo et Mercedes-Benz, mais elle le fait à sa manière.
Esthétique ciblée
Cela commence déjà par l'extérieur, où la Subaru ne cache pas ses origines japonaises. Son design est considérablement plus chargé que celui, par exemple, d'une Volvo Cross Country, mais l'Outback semble également prendre sa mission d'aventurière un peu plus au sérieux. Par exemple, la quasi-totalité des pare-chocs avant et arrière est constituée d'un plastique noir résistant aux rayures, équipé de déflecteurs vraiment gigantesques, l'Outback se tient toujours bien sur dans ses botteset sur le toit, on trouve de série d'énormes barres de toit qui peuvent être fixées dans le sens de la longueur ou de la largeur, au choix.
À l'intérieur, l'Outback sait mieux cacher son amour pour la route non pavée. En fait, on découvre plutôt un break confortable, où l'on pourrait rester assis pendant des heures dans ses profonds sièges moelleux sans même broncher. Le cockpit est également très attrayant avec un volant multifonction moderne, un levier de vitesses robuste à l'ancienne et une énorme tablette qui domine le tableau de bord. Les compteurs classiques avec un petit écran entre eux ne rendent pas justice à l'atmosphère contemporaine, même s'ils sont bien sûr faciles à lire.
Au-delà de la logique
Ces détails quelque peu désuets laissent déjà deviner le caractère de ce colosse, car sous le capot, il ne faut pas non plus s'attendre à de la haute technologie. Subaru s'en tient obstinément à ses moteurs boxer et, dans ce cas, monte un bloc atmosphérique à essence de 2,5 litres à l'avant. Avec 169 ch et 252 Nm de couple, ce dernier est juste assez puissant pour faire avancer ce break en douceur, et transmet cette puissance en permanence aux quatre roues par le biais d'une transmission à variation continue (CVT). Il en résulte un sentiment rassurant de stabilité peu importe le terrain, mais cela a un prix. Même en conduisant calmement, on n'a pas pu obtenir une consommation inférieure à 8,7 l/100 km.
Cela semble tout dire, mais ce n'est pas tout à fait le cas. Malgré son moteur paresseux, sa boîte de vitesses le faisant chanter et sa consommation élevée, cette Outback offre quelque chose que peu de concurrents peuvent imiter : du caractère. La façon paresseuse dont ce gentil géant se met en mouvement met immédiatement à l'aise, et cette tranquillité est maintenue même lorsque le revêtement routier devient négligé. Le boxer assoiffé envoie également une sonorité dans l'habitacle qu'on n'attribue pas à d'autres 4-cylindres et cela compte aussi par rapport aux petits blocs turbo sans vie. On peut le dire : cette auto a une âme et seul un objet doté d'une âme peut tisser un lien.
Jamais trop peu d'espace
Si cette âme ne suffit pas à convaincre, attendez de découvrir son espace intérieur. Tellement vaste est-il qu'on aurait presque besoin d'une autre Outback pour en explorer tous les recoins. Le coffre mesure 522 litres et peut atteindre 1 822 litres lorsque la banquette arrière est rabattue. Et cette banquette n'est pas réservée à n'importe qui, car même les adultes de grande taille trouveront suffisamment d'espace pour survivre aux longs trajets. À l'avant, bien sûr, il y a beaucoup de place et on a le sentiment de pouvoir grandir non seulement en hauteur mais aussi en largeur avant d'atteindre les limites.
La seule chose dont on ose se plaindre dans cet habitacle est l'écran du système d'infodivertissement, qui avec sa taille de 11,6 pouces regroupe presque toutes les fonctionnalités. Par exemple, pour la radio et de nombreuses fonctions de climatisation, il faudra naviguer dans les menus et, en toute honnêteté, le système ne fonctionne pas toujours de manière totalement logique. Mais on apprend à vivre avec, d'autant que le reste de la technologie est à la hauteur. Par exemple, on reçoit de série un pack d'aide à la conduite EyeSight de Subaru, qui offre dix autres fonctions de sécurité en plus du régulateur de vitesse adaptatif compétent.
Cross Country à petit prix
Essayons donc de mettre un prix sur une voiture offrant un tel éventail de caractéristiques. En matière de taille et de look, elle peut être placée aux côtés des Volvo V60 ou même V90 Cross Country, mais bien sûr, son groupe motopropulseur manque de pertinence, sa finition manque d'exclusivité et son nom de marque manque d'image. Subaru résout ce problème en maintenant le prix d'attaque de son Outback relativement bas et son équipement de série ample. La version la moins chère, à 39 995 €, est bien 20 000 € plus abordable que le tout-terrain Volvo le moins cher, mais elle offre un bel équipement, comprenant tous les systèmes de sécurité, une caméra de recul et la connectivité des smartphones.
Conclusion
Vous avez donc beaucoup de choses à considérer avant de vous lancer dans l'achat d'une Outback. Si vous êtes prêt à mettre la main au portefeuille, une alternative de chez Volvo, Audi ou Mercedes pourrait être le choix le plus durable. Cependant, si vous recherchez une voiture de caractère très solide, unique et spacieuse, alors, à notre avis, il est difficile d'ignorer l'Outback.