Quand on pense à Subaru, on pense souvent aux Impreza bleues des années 90. Cependant, elles ont disparu depuis un certain temps. À la place, la marque japonaise se concentre depuis un certain temps sur des voitures plus civiles, qui traversent le monde automobile de manière relativement anonyme. Une folie comme la BRZ n'est pas la généralité…
C'est un choix délibéré de Subaru, qui a réalisé la plus grande partie de ses ventes en Amérique du Nord et au Japon. L'Europe ne joue donc qu'un rôle de soutien modeste, avec un réseau de concessionnaires limité et des moteurs qui ne sont pas exactement adaptés à ce qu'attend le marché européen. Pas de petits moteurs à essence turbocompressés économiques, de boîtes de vitesses manuelles ou double embrayage, mais des moteurs boxeurs atmosphériques relativement larges et des transmissions à variation continue (CVT).
Hybride excentrique
Pourtant, Subaru essaie parfois de prendre en compte le client européen…à condition que les Japonais soient autorisés à le faire à leur sauce. Par exemple, il y a quelques années, alors que le marché du diesel était encore florissant, la marque a expérimenté le moteur boxer diesel. C'est maintenant au tour de la technologie hybride.
Et là aussi, les Japonais y vont à leur manière. Pas d'hybride plug-in ou d'hybride classique comme les collègues de chez Toyota, mais un e-Boxer. Un quoi ? Une propulsion qui reste fidèle aux principes de Subaru, à savoir un moteur boxeur et une transmission intégrale permanente. À l'avant, on retrouve un 2,0 litres 4-cylindres boxer atmosphérique de 150 ch et 194 Nm de couple. Il est couplé à un moteur électrique de 12,3 kW (16,7 ch) et 66 Nm, entièrement intégré dans la transmission à variation continue.
Avantages et inconvénients
Cette puissance électrique modeste est alimentée par une batterie tout aussi modeste : 0,6 kWh. C'est bien sûr une bonne chose pour le poids et les dimensions : le XV e-Boxer pèse à peine 100 kilos de plus que l'original, et la batterie est parfaitement intégrée dans la Subaru Global Platform, ce qui signifie que l'espace du coffre est à peine réduit.
Le revers de la médaille est que l'autonomie en mode électrique est très limitée : 1,6 kilomètre, et ce jusqu'à une vitesse de 40 km/h. De plus, impossible de rouler en mode tout électrique. Le e-Boxer est seul maître à bord. La XV varie donc de l'électrique au thermique en passant par le mode hybride.
Hybride léger ?
Le moteur électrique est donc particulièrement utile pour les manœuvres, les démarrages ou les sorties. Dans les autres cas, il soutient surtout le moteur boxer. D'une certaine manière, vous pouvez donc considérer cette XV e-Boxer comme une sorte d'hybride léger étendu plutôt qu'un véritable "hybride complet". Vous ne le remarquez pas seulement sur les terrains accidentés - pour lesquels ce XV avec ses quatre roues motrices est bien sûr parfait - mais aussi dans la conduite quotidienne. L'e-Boxer s'allume plus doucement et rend l'interaction entre le moteur à combustion et la transmission CVT plus souple qu'auparavant.
Non pas que le XV soit soudainement devenu une bête de vitesse, car avec 10,7 secondes pour passer de 0 à 100 km/h, ce crossover reste encore une auto qui préfère une conduite souple. Cependant, il rend la vie quotidienne avec cette Subaru plus agréable tandis que la maniabilité s'améliore. En premier lieu, ce XV est surtout plus sûr et stable, grâce à sa nouvelle plate-forme. Mais le poids supplémentaire et la poussée supplémentaire de l'énergie électrique font qu'elle continue à faire son travail de manière encore plus imperturbable.
Situation financière
L'e-Boxer a un effet sur la consommation, bien qu'il soit assez modeste et dépende de votre style de conduite. Si, comme nous, vous conduisez de manière détendue, vous atteindrez facilement la consommation WLTP spécifiée de 7,9 l/100 km, voire moins. Si vous poussez, ce chiffre montera en flèche. Cependant, les émissions de CO2 sont moins favorables, surtout sur le plan fiscal : 180 g/km, ce n'est pas vraiment la norme actuelle pour une voiture de cette taille. Et exactement autant que les émissions de WLTP du XV…sans e-Boxer, à un prix plus abordable !
Subaru essaie de soulager cette douleur en complétant généreusement la dotation de base. Apple CarPlay, Android Auto, capteur de luminosité et de pluie, régulateur de vitesse adaptatif, climatisation automatique à deux zones, phares LED, radio numérique, sièges chauffants et système d'aide à la conduite EyeSight : la liste d'options n'est plus nécessaire. Il existe cependant deux autres versions supplémentaires au modèle standard, qui, entre autres, étendent l'aide à la conduite et habillent le XV de façon plus luxueuse.
Conclusion
Le Subaru XV est une voiture aux nombreuses qualités : elle est sûre, confortable, richement équipée et s'en sort en toute situation. Le seul point délicat a toujours été sa chaîne cinématique : la combinaison d'un moteur boxer atmosphérique et d'une transmission à variation continue n'est pas ce que notre marché attend, de sorte que l'Europe l'ignore (trop) souvent. L'e-Boxer arrive-t-il à y remédier ? Malgré toutes les bonnes intentions, ce n'est pas encore le cas.