Et en attendant la Swift Sport présentée à Francfort, c'est ici le premier moteur qui permette vraiment d'exploiter les grandes qualités dynamiques de la voiture. Car le seul moteur disponible jusqu'à présent, le 1.2 essence de 94 ch, est assez pointu. Comprenez que lorsqu'on passe la barre des 4.000 tours, il se réveille, envoie la sauce avec une petite hargne sympathique et en vocalisant rageusement. Sous ce régime hélas, pas grand-chose, si ce n'est une souplesse de bon ton en ville.
Emissions oblige
Lors de notre prise en main, nous avions pourtant apprécié la Swift essence, mais peut-être avions-nous oublié d'ajouter que ce 1.2 supportait mal la comparaison, en termes de plaisir à tous régimes, avec le 1.3 essence qu'il remplaçait. Pour la défense de Suzuki, soulignons que c'est comme ça partout: il faut faire baisser les émissions et c'est toujours aux dépens des performances à bas régime. A moins d'ajouter un turbo. Bref, si le 1.2 essence fait un honnête boulot sans le faire payer à la pompe, il ne permettait vraiment d'exploiter le super petit châssis de la Swift que si on le cravachait jusqu'en zone rouge, ce que plus personne ne fait. Voici donc un turbo diesel, par définition riche en couple à bas régime. Un moteur qui permettra vraiment à tout un chacun de profiter de ce que la Swift a à offrir, même en ville, même à vitesses légales.
Plus clean
Le 1.3 DDiS fait son retour avec des valeurs de puissance et de couple inchangées. On parle de 75 ch et de 190 Nm disponibles dès 1.750 t/min. Tout cela pour emmener une voiture d'à peine plus de 1.000 kg, il y a de quoi faire. Consos et émissions par contre ont été revues à la baisse: 4,2 l/100 km au lieu de 4,5, et 109 g CO2/km au lieu de 120. La Swift est donc pour la première fois qualifiée pour la remise gouvernementale de 3%, à déduire des 14.540€ de base. Allez Suzuki, un petit effort! Ajoutez un Stop/Start et ce sera 15%!
Plaisir
Sur la route, la Swift diesel fait vraiment plaisir. On a enfin droit à des reprises dignes de ce nom à bas régime, ce qui permet de confirmer l'excellente motricité de la voiture. Les ronds-points redeviennent une fête. On constate aussi que Suzuki a sensiblement amélioré l'insonorisation. On n'est pas encore dans une Classe S ou même une Polo, mais on est surtout loin d'être dérangé par la sonorité du moteur. Et ce sera encore mieux sur autoroute le jour où on adoptera une boîte manuelle 6 au lieu de cette 5, au demeurant bien guidée et très bien étagée.
Oui mais
Nous nous sommes donc bien amusés au cours de cette semaine en compagnie de la Swift diesel. D'autant que la conso se contenait très facilement sous les 5,5 litres, même en ville. Mais une question "philosophique" nous trotte dans la tête. Peu à peu, tout le monde s'accorde à dire que le diesel devrait sortir des villes, être réservé au gros rouleurs. Et voici que nous évoquons le plaisir pris avec une citadine née pour le fun, mais qui ne l'est vraiment qu'avec un moteur au mazout Vivement la Swift Sport, que disparaisse cette schizophrénie naissante.