Le Land Cruiser est né en 1951. A l'époque il s'appelait BJ, et ce n'est que sur la seconde génération de 1955 que le nom Land Cruiser apparaît. Et l'engin est réputé pour être l'un des plus indestructibles de l'histoire de l'automobile. De fait, des modèles de cette époque, on en croise encore. Et cela permet de mesurer l'évolution de la machine au fil des décennies.
De 4x4 rustique à vocation purement "ouvrière", le Land est aujourd'hui un véhicule de standing. La version que nous avons essayée disposait du cuir, de 7 places, d'un GPS, de caméra de recul, de commandes électroniques des verrouillages de différentiels et de réduction de pont, d'une boîte automatique très douce… C'est donc une vraie évolution darwinienne qu'à subi le Land Cruiser, puisqu'il s'est adapté au fil des années aux milieux dans lequel on le fait évoluer, aux besoins et exigences de la clientèle. Mais contrairement aux mammifères qui, en quittant leur condition de poisson, ont perdu la faculté de respirer sous l'eau, le Land Cruiser en devenant un véhicule de banlieues chics n'a rien perdu de ses facultés de franchisseur que rien n'arrête. Le Land est toujours un 4x4 pur et dur, posé sur un châssis échelle, disposant d'une boîte courte, de verrouillages de différentiels et même de suspensions actives qui permettent d'augmenter (ou de diminuer) la garde au sol jusqu'à 215 mm, ce qui lui permet entre autres de patauger dans 70 cm d'eau. Et même les 4x4 purs et durs évoluent puisque pour aider à la conduite offroad, la gestion électronique du moteur et du contrôle de traction s'adapte en fonction du terrain.
Mieux encore, le Land peut recevoir un jeu de caméra tout autour de la voiture qui permet de voir où on pose ses roues, pendant que le petit écran de contrôle entre les cadrans vous indique l'angle de braquage des roues. Quiconque à roulé dans les dunes ou la boue sait que cela peut-être utile.
DANS LE MONDE CIVILISE
Bien sûr il est clair que la plupart des propriétaires ne connaîtront pour toutes dunes que celles du Zoute. Qu'à cela ne tienne, la Land Cruiser se sentira aussi parfaitement à l'aise sur les routes bien asphaltées. Son 3.0 turbo diesel (8,1 l/100 km, 214 g CO2/km) et sa boîte auto 5 rapports en font un véhicule extrêmement confortable et agréable à conduire. L'insonorisation est impeccable, tant en ville qu'à grande vitesse sur autoroute. Véloce? Disons moyennement. 173 ch pour 2,4 tonnes, y a pas de quoi arracher le pavé. Avec ses 410 Nm qui arrivent dès 1.600 tours par contre, la souplesse est remarquable. Amusant? Là encore, il faut savoir ce que l'on conduit. Bien sûr les suspensions sont pilotées et l'ESP fait un excellent travail, mais la mission du Land, c'est le confort et le terrain difficile, pas le sport. Pour quelque chose d'aussi gros et de plus "agile", il faut aller chez Range Rover. Et débourser un bon 30.000€ de plus que les 57.000€ de base demandés pour un Land Cruiser.
Il est vrai aussi que la Land est moins élégant, que son habitacle est moins flatteur que son grand confrère britannique. Mais à son avantage, il est moins lourd, moins gourmand, moins taxé… Et sa fiabilité est légendaire. Des arguments qui vous feront oublier qu'il vous manquait 30.000€. Et peut-être aura-t-on moins peur d'emmener un Land Cruiser à 53.750€ (de base) promener dans la caillasse. Car ne pas faire du 4x4 avec un Land, c'est comme épouser Angelina Jolie et faire chambre à part…