C'est curieux de se dire que le changement de génération de ce qui est la voiture la plus normale du monde est toujours un évènement majeur. De fait, à chaque fois que VW lance une nouvelle Golf, c'est comme si on réinventait les math, ou l'alphabet, ou la gamme musicale. Car pour tous les autres, la nouvelle Golf est la référence de laquelle on part et dont on se distancie plus ou moins pour développer une concurrente. Bref, voici la Golf 8, qui va installer certaines normes bientôt suivies par les autres.
Immuable
Bon, le look, on en parle ? Oui, mais rapidement, pour dire que la Golf se contente d'être fidèle à elle-même. Ses dimensions et proportions sont presque rigoureusement identiques à celles de la Golf 7, tandis que le design change juste ce qu'il faut pour que le changement de génération soit perceptible par le commun des mortels. Comme toujours, elle ne suscite ni rejet, ni enthousiasme. C'est la "bonne vieille Golf", aussi rassurante, fonctionnelle et polyvalente qu'une paire de Timberland, dont le look n'a pas non plus beaucoup évolué au cours des décennies. Les très honnêtes cotes d'habilité restent également telles quelles, avec notamment un coffre inchangé de 380 litres.
Tactile
Cela étant dit, il y a tout de même du changement. Car si en s'asseyant à bord les yeux fermés, on reconnait immédiatement la Golf au touché du volant, à la position de conduite, à la façon dont le levier de vitesses bouge dans sa grille, quand on rouvre les yeux, c'est un nouveau monde. Un monde entièrement digital, fait d'un tableau de bord 100% digital configurable, de panneaux de boutons virtuels tactiles remplaçant à peu près tous les vieux boutons qui font clic quand on les presse.
Vous direz que rien de tout cela n'est vraiment nouveau, qu'on peut l'avoir dans d'autres modèles de la catégorie, et que vous ne voyez pas où est la "nouvelle norme". La norme, c'est que tout ce que nous venons de décrire est en série dès la Golf de base. Mais surtout, la norme est que le tout digital selon Golf reste pratique, ergonomique, utilisable, pas caricatural. C'est réellement remarquable. Désormais, certains devront presser le pas pour combler le retard, d'autres devront faire un petit pas en arrière pour retrouver un certain sens pratique.
Soulignons encore que sur la liste d'options aussi, il y a des premières pour le segment. Ce n'est pas le cas des phares LED matriciels qui peuvent éclairer à pleine puissance sans éblouir personne (ça, l'Opel Astra l'a depuis 5 ans), mais c'est le cas des commandes gestuelles du système multimédia haut de gamme, des commandes vocales naturelles reposant sur la technologie Alexa, du régulateur prédictif qui réduit automatiquement la vitesse à l'approche d'un virage ou d'un rond-point par exemple, ou encore de la faculté de la Golf à communiquer avec d'autres voitures et avec les infrastructures pour informer le conducteur des dangers potentiels situés dans un rayon de 800m. OK, cette technologie ne sera utile que quand beaucoup de voitures et les infrastructures en seront équipées, mais ça viendra plus vite qu'on ne pense et il faut bien que quelqu'un commence. En l'occurrence, c'est la Golf.
Comme une Golf
Au lancement, la Golf sera proposée avec des mécaniques très classiques : 1.5 TSI 130 ou 150 ch, et 2.0 TDI 115 ou 150 ch. Mais la gamme sera considérablement étendue avec le temps. Sont prévues une entrée de gamme 3 cylindres essence 1.0 TSI 95ch, deux variantes GTI, une R, deux variantes GTE (hybrides rechargeables) 204 et 245 ch, une version 1.5 TGI (gaz naturel) et, nouveautés inédites chez VW, deux versions eTSI. Basées sur le moteur essence 1.5, ces dernières sont en fait des hybrides "light" à système électriques 48V. Elles existeront en 110, 130 et 150 ch.
Le constructeur déclare évidemment avoir aussi apporté une foule d'améliorations aux suspensions et à la direction (deux différents types de l'une et de l'autre sont disponibles selon les versions) pour améliorer à la fois le confort et le dynamisme. Mais soyons francs : quand on conduit la voiture, on n'est frappé ni par un confort princier, ni par un dynamisme réellement sportif. Et c'est exactement ce que nous voulions, car tout cela indique une chose : la Golf est strictement restée Golf, mais en mieux quand-même. En clair, son comportement routier est d'une rigueur impeccable, la limite de la tenue de route est encore un peu plus distante et quand elle est atteinte, la Golf reste prévenante, rassurante. Ce n'est pas une machine à fun, ni un doux coussin moelleux. La Golf fait ce qu'elle doit faire : elle tape en plein milieu de tout, établit une référence, sa référence, et manifestement aussi celle qu'attend le public, comme le prouve son succès jamais démenti depuis la première génération.
La nouvelle Golf arrivera en concessions en janvier. Au moment d'écrire ceci, on ne connait ni les prix officiels, ni la totalité des chiffres de conso et de CO2 WLTP. Mais à titre d'info, VW promet un tarif inférieur à 20.000€ pour le 1.0 TSI en finition "Golf", l'actuelle Golf de base 1.5 TSI 130ch en finition Life démarre en Allemagne au prix de 27.500€, et elle est homologuée à 5,3 l/100 km et 121 gCO2/km selon les normes WLTP.
Volkswagen | Golf 1.5 TSI 130 |
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Moteur | 4 cyl. turbo, essence, 1.498cc |
Puissance | 130 ch de 5.000 à 6.000 t/min |
Couple | 200 Nm de 1.400 à 4.000 t/min |
0-100 km/h | 9,2 secondes |
Pointe | 214 km/h |
Conso | 5,3 l/100 km |
Moyenne de l'essai | 7,1 l/100 km |
CO2 | 121 g/km |
Prix (Allemagne) | 27.510€ |