Mon Dieu que cette Hippie-mobile est devenue grande… et chère. VW a dû reprendre les choses dans ses propres mains après qu'en 2001, Daimler eût racheté celui qui depuis si longtemps était son fournisseur officiel de camping-cars, Westfalia. Et il faut le dire, Volkswagen Commercial Vehicles fait du très bon travail. La qualité et les petites trouvailles ont été source de surprises tout au long du weekend.
Voyage à quatre
Mais d'abord, une mauvaise nouvelle. Un California de base (finition Beach) avec 2.0 TDI 150 ch et boîte manuelle coûte 45.967€, somme avec laquelle on pourrait déjà s'offrir beaucoup de voyages. De plus, et la chose est mise en évidence par les images officielles du constructeur, un tel California est plutôt adapté à deux voyageurs. Qu'est-ce que ça peut donner quand on est quatre, dont deux gamins qui tiendraient aisément la comparaison avec un ouragan de classe 4? Une seule façon de la savoir: essayer.
Y a qu'à décider
Le premier avantage est évident. Quand les prévisions météo annoncent de l'instabilité, il est facile de décider une excursion de fin de semaine au dernier moment. On annonce plus de pluie en Zélande? Alors nous irons plutôt de l'autre côté. Nous programmons Yport, en Normandie, dans la navigation. Mais aller en Normandie, ça veut dire prévoir assez de bagages, et emmener aussi bien des maillots de bain que de bons pulls. Dans le California, il y a plein d'espaces de rangement. Un grand sous la banquette et tout à l'arrière, il y a une petite armoire à étagères. On trouve encore un petit bac de rangement dans le toit, et les ustensiles de cuisine ont leur place sous la mini-gazinière. Quant au petit frigo, il est amplement suffisant pour un weekend.
Le premier jour, nous décidons de faire étape à Boulogne-sur-Mer, et le talent d'improvisation du California s'avère déjà précieux. Nous arrivons après l'heure de fermeture du camping local mais au sommet des falaises, nous trouvons un parking public ouvert aux camping-cars. Le lendemain matin, un préposé viendra nous réclamer le montant de la nuit (seulement 7€) tandis qu'un boulanger fera sa tournée. Rien que la vue que nous avons sur la mer vaut le prix. Hélas, il n'y a ici aucun sanitaire, et le California en est dépourvu aussi. Mais c'est moins un problème pour les hommes que pour les dames.
Tente de toit
Le lit est vite fait. Le toit se déploie automatiquement, composant une sorte de tente. On y grimpe en s'appuyant sur le dossier des sièges avant, qui peuvent tous deux pivoter à 180° et former ainsi un salon pour quatre. Au "rez-de-chaussée", on peut rabattre la banquette jusqu'à l'horizontale, ce qui donne un lit double plus que satisfaisant. Et pour l'intimité, il y a des petits stores à enrouleurs partout, jusque dans les montants de pare-brise.
Le California n'est pas plus encombrant qu'un Transporter classique, et on peut donc aisément le conduire en ville. Il faut juste être vigilent si on ajoute à l'arrière un porte-vélo, le California pouvant accueillir jusqu'à quatre bicyclettes.
La vie dehors
Le deuxième jour à Yport est plus un jour de camping. Il ne fait pas très chaud et le vent est fort… Finalement, la météo invite plutôt à rester à l'intérieur. Et c'est là que le California montre que quatre personne, c'est pas l'idéal. Dans d'autres conditions, on déroulerait le petit auvent et on installerait dessous les chaises pliantes cachées dans la porte de coffre, et la table pliante dissimulée dans la porte latérale. Nous le disions, cet engin semble avoir été développé par Q pour les vacances de James Bond.
Le bilan est donc que ceci est bien un excellent véhicule de vacances pour deux personnes. Ca marche aussi à quatre, mais pour de brèves périodes, au risque que tout le monde commence à courir sur les nerfs de tout le monde. Il est cher? Indiscutablement. Mais au fond, on peut voir le California comme quelques amis me l'ont présenté récemment: comme une résidence secondaire. Une résidence secondaire que l'on peut installer chaque semaine dans un endroit différent. Et ça, c'est vraiment pas mal…