La marque Triumph a été fondée en 1884 par un commerçant allemand. Il s’agissait au départ d’une entreprise fabriquant des bicyclettes. Au début du 20e siècle Triumph s’est fait connaître en tant que constructeur de motos. Les fondateurs n’ont osé le passage à l’automobile qu’après le rachat par le fabricant automobile Dawson à la fin des années 20. Ont alors vu le jour les modèles Triumph 10/20 et Super 7. Dans les années 30, la collection Triumph comptait également de grandes berlines, telles que la Triumph Gloria Six. Directement, le fabricant, qui développait entre temps ses propres modèles, s’est rendu célèbre grâce à ses véhicules sportifs : les roadsters. Les séries Triumph TR et Spitfire sont devenues les classiques de la marque.
Après la guerre et le changement de propriétaire, ce sont les deux places qui définissaient l’image de la marque. Cependant, la Standard Motor Company, à laquelle appartenait désormais Triumph, ne misait pas sur des voitures légères aux lignes puristes, comme il était d’usage pour les roadsters Made in Britain. Plus connue pour ses berlines familiales, les managers de Standard désiraient plutôt se lancer dans le haut de gamme avec leur nouvelle marque. Au lieu de moteurs sportifs, même les cabriolets deux places arboraient désormais des phares de luxe. Evidemment, les performances de la Triumph Roadster s’en sont vues limitées. Elle n’était pas plus rapide que les berlines Triumph Renown et Mayflower, présentées quelques temps plus tard. Ce n’est que dans les années 50 que Triumph reprit son visage sportif, suite à la commercialisation en 1953 du roadster typiquement anglais Triumph TR2, qui témoignait de sa sportivité non seulement au niveau des performances, mais aussi au niveau du design.
Jusqu’à la fin de sa production en 1981, la série TR caractérisera l’image de la marque Triumph, qui disparaîtra trois ans plus tard. La première génération du roadster Triumph TR ne fut fabriquée que jusqu’en 1955, remplacée par la Triumph TR3, équipée d’un moteur plus puissant. Spécificité de la Triumph Roadster de l’époque : ses portières « descendantes », qui seront utilisées jusqu’à l’introduction sur les marchés de la Triumph TR4 et de la Triumph TR5 en 1961. Le modèle successeur, la Triumph TR6, n’avait subi que de légères modifications au niveau du design et fut commercialisé jusqu’en 1976. Durant les dernières années de fabrication, Triumph, désormais filiale de British Leyland, a troqué son design traditionnel pour des formes anguleuses dans ses modèles Triumph TR7 et TR8 (équipée d’un moteur V8).
A partir de 1962, les Britanniques ont fabriqué leur deuxième série célèbre : la Triumph Spitfire. Celle-ci alliait la tradition roadster anglaise avec un design italien. C’est le designer de Maserati, Giovanni Michelotti, qui avait dessiné ce modèle, lequel sera produit jusqu’en 1980 en cinq générations. Triumph a également lancé sur les marchés un coupé conçu sur la base du roadster Triumph Spitfire. Ce coupé, également dessiné par Michelotti, fut commercialisé sous le nom de « Triumph GT6 » de 1966 à 1973. Michelotti concevra encore pour Triumph des modèles, tels que la Triumph Herald, Vitesse et Dolomite. Les berlines et breaks du fabricant furent commercialisés sous le nom de « Triumph 2000 ». Le dernier modèle de la marque, la berline Triumph Acclaim, fut introduite sur les marchés en 1984.